(Paru dans The Gazette, le 23 octobre 2006, p. A-23)
In prohibiting extra-billing for added activities at subsidized private daycare facilities, the Quebec government is continuing with the centralizing and standardizing moves it began a decade ago in creating $5 daycare (now $7). The perverse effects of this standardized model are being felt increasingly. Are the parents it was intended to help really getting what they need? A study prepared by my colleague Norma Kozhaya provides answers to this question and comes up with some solutions.
A universal and equitable system?
Prior to 1997, parents received universal family allowances. Daycare fees were eligible for refundable tax credits, and the most underprivileged families were fully exempted. In 1997 the government replaced universal family allowances with sliding tax benefits based on family income, and it introduced low-contribution daycare spaces.
Nearly a decade after the reform, calculations by tax specialists show that families with incomes above $60,000 benefit most from the new system. In 2000, more than 58% of children in subsidized daycare came from families with incomes above $60,000 although this group accounted for only 49% of children 0 to 4 years old in Quebec.
Furthermore, parents who do not use $7 daycare are at a disadvantage. In 2004, this encompassed 48% of Quebec families with children aged 0 to 4. It includes those who use other forms of daycare such as leaving children in the care of relatives or at home with persons other than the parents. And most overlooked of all are those who care for their children on their own. Non-users also include parents who lack access to these services because they are stuck on waiting lists.
A costly system
The costs of the new childcare system have risen far more quickly than the development of new subsidized spaces. Subsidies paid to childcare centres and registered daycares leaped from $564 million in 1999-2000 to $1.353 billion in 2004-2005. This is an increase of nearly 140% in five years. The number of spaces rose by just 96% in the same period.
The costs of subsidized childcare services in Quebec are also higher than elsewhere in Canada. In Toronto, caring for a 3-year-old infant is reported to cost $9,600 a year, with the Canadian average standing at $6,300. In Quebec, it costs $11,600 a year for a 3-year-old to be looked after in a childcare centre (including the subsidy and the parents' contribution).
Coming up with solutions
In contrast to Quebec, the great majority of countries with active family policies offer more choice to parents. Two ways of doing this are especially worth considering: vouchers for daycare services and universal family allowances.
If the goal is to make it easier to care for children and to conciliate work and family, the government could pay the parents of each child currently in licensed daycare an amount of about $7,000 in the form of a voucher, based on the budget allocation of $1.353 billion in subsidies recorded in 2004-2005. This works out to $27 per working day. Parents could use vouchers to cover part of the cost of any licensed childcare service. Regardless of stipulations, this system would offer greater choice to parents. By creating healthy competition among service providers, it would also encourage them to meet families' needs and preferences more closely, especially in terms of schedules and programs.
If the aim is to help families in general, whether or not they use childcare services, the government could issue amounts of about $3,700 to parents for each child 0 to 4 years old in Quebec in the form of direct allowances or refundable tax credits. Parents not currently using childcare services would come out ahead under such a system.
Family allowances and vouchers can be combined in many ways. The government could also exempt underprivileged families from daycare fees, in whole or in part, to encourage them to register their infants in childcare centres.
Using these measures would help eliminate the mini-crises that erupt in Quebec politics when the government decides to increase the parental contribution or when a daycare facility offers parents an added service for extra cash. The government would set its contribution, daycare facilities would set their prices freely, and parents would decide freely on the type of care best suited to their children based on the quality-price ratios of various childcare service providers.
Whatever the goals that family policy aims for, there are more effective ways of meeting them. By offering greater choice to parents, Quebec would move closer to other countries with highly developed family policies.
lundi 23 octobre 2006
samedi 21 octobre 2006
Un remède pour les médecins
(Paru dans Les Affaires, le 21 octobre 2006, p. 16)
Avez-vous déjà vu un regroupement d'entrepreneurs protester lorsqu'un grand donneur d'ouvrage annonce qu'il fera davantage appel à leurs services? C'est pourtant ce qui s'est produit la semaine dernière lorsque le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, a annoncé l'ajout de 14,2 M$ pour hausser le nombre de chirurgies et diminuer le temps d'attente.
Réagissant par la voix de son vice-président, Louis Morazain, la Fédération des médecins spécialistes a demandé aux chirurgiens de refuser de pratiquer davantage d'opérations.
Plusieurs chirurgiens se voient davantage comme des petits entrepreneurs ou des travailleurs autonomes que comme des salariés. De fait, s'ils suivent le mot d'ordre de leur dirigeant syndical, ils refuseront du travail. Voilà qui serait un comportement incongru de la part de gens qui préfèrent généralement le bloc opératoire au travail de bureau, et qui réclament depuis des années un accroissement du temps consacré aux opérations. Comment expliquer ce discours surprenant d'un point de vue économique?
En matière de financement des soins donnés par les médecins, c'est la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) qui contrôle le jeu. Du point de vue des patients, la RAMQ est un monopole, car elle détient l'exclusivité sur le marché québécois de l'assurance maladie.Mais du point de vue des médecins, la RAMQ est plutôt un monopsone, car elle est l'unique acheteur de leurs services. En effet, les médecins participants à la RAMQ doivent travailler exclusivement pour cet assureur public.
Les producteurs de biens et de services n'aiment généralement pas les monopsones, car ils ont le pouvoir de négocier avec eux des prix en deçà de ceux qu'entraînerait un marché concurrentiel. C'est ce que l'on observe dans le cas des services médicaux, puisque les prix des actes médicaux au Canada sont généralement inférieurs à ceux des États-Unis.
Et la RAMQ est particulièrement efficace dans son rôle de monopsone, puisque les médecins spécialistes québécois gagnent généralement moins que leurs confrères dans le reste du Canada. Cet écart défavorable est à la source du conflit qui les a opposés au gouvernement cette année ainsi que de la menace que certains d'entre eux profèrent de temps à autre d'émigrer sous des cieux plus lucratifs.
Comment sortir de cette impasse? Une partie de la solution consisterait à permettre aux médecins de diversifier leurs sources de revenus. Plutôt que d'avoir l'obligation de travailleur exclusivement pour la RAMQ, ils pourraient aussi exercer contre rémunération de source privée une fois qu'ils auraient accompli une prestation normale de travail au service de l'assureur public. Cette rémunération additionnelle proviendrait de régimes privés d'assurance maladie et de déboursés directs de la part de patients. Les prix des actes médicaux résulteraient alors du jeu de l'offre et de la demande, et seraient vraisemblablement supérieurs aux tarifs négociés entre les fédérations médicales et la RAMQ.
Ce système mixte inciterait les médecins à travailler davantage, car le prix marginal des services médicaux serait supérieur au prix moyen. Le nombre de services médicaux donnés dans une année tendrait à croître, sans que cela ne coûte plus cher aux contribuables, faisant du même coup diminuer les listes d'attente.
Avez-vous déjà vu un regroupement d'entrepreneurs protester lorsqu'un grand donneur d'ouvrage annonce qu'il fera davantage appel à leurs services? C'est pourtant ce qui s'est produit la semaine dernière lorsque le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, a annoncé l'ajout de 14,2 M$ pour hausser le nombre de chirurgies et diminuer le temps d'attente.
Réagissant par la voix de son vice-président, Louis Morazain, la Fédération des médecins spécialistes a demandé aux chirurgiens de refuser de pratiquer davantage d'opérations.
Plusieurs chirurgiens se voient davantage comme des petits entrepreneurs ou des travailleurs autonomes que comme des salariés. De fait, s'ils suivent le mot d'ordre de leur dirigeant syndical, ils refuseront du travail. Voilà qui serait un comportement incongru de la part de gens qui préfèrent généralement le bloc opératoire au travail de bureau, et qui réclament depuis des années un accroissement du temps consacré aux opérations. Comment expliquer ce discours surprenant d'un point de vue économique?
En matière de financement des soins donnés par les médecins, c'est la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) qui contrôle le jeu. Du point de vue des patients, la RAMQ est un monopole, car elle détient l'exclusivité sur le marché québécois de l'assurance maladie.Mais du point de vue des médecins, la RAMQ est plutôt un monopsone, car elle est l'unique acheteur de leurs services. En effet, les médecins participants à la RAMQ doivent travailler exclusivement pour cet assureur public.
Les producteurs de biens et de services n'aiment généralement pas les monopsones, car ils ont le pouvoir de négocier avec eux des prix en deçà de ceux qu'entraînerait un marché concurrentiel. C'est ce que l'on observe dans le cas des services médicaux, puisque les prix des actes médicaux au Canada sont généralement inférieurs à ceux des États-Unis.
Et la RAMQ est particulièrement efficace dans son rôle de monopsone, puisque les médecins spécialistes québécois gagnent généralement moins que leurs confrères dans le reste du Canada. Cet écart défavorable est à la source du conflit qui les a opposés au gouvernement cette année ainsi que de la menace que certains d'entre eux profèrent de temps à autre d'émigrer sous des cieux plus lucratifs.
Comment sortir de cette impasse? Une partie de la solution consisterait à permettre aux médecins de diversifier leurs sources de revenus. Plutôt que d'avoir l'obligation de travailleur exclusivement pour la RAMQ, ils pourraient aussi exercer contre rémunération de source privée une fois qu'ils auraient accompli une prestation normale de travail au service de l'assureur public. Cette rémunération additionnelle proviendrait de régimes privés d'assurance maladie et de déboursés directs de la part de patients. Les prix des actes médicaux résulteraient alors du jeu de l'offre et de la demande, et seraient vraisemblablement supérieurs aux tarifs négociés entre les fédérations médicales et la RAMQ.
Ce système mixte inciterait les médecins à travailler davantage, car le prix marginal des services médicaux serait supérieur au prix moyen. Le nombre de services médicaux donnés dans une année tendrait à croître, sans que cela ne coûte plus cher aux contribuables, faisant du même coup diminuer les listes d'attente.
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